Chaque époque connaît apparemment son lot de discriminations. Au nom de la « race pure » allemande, le monde a connu l’antisémitisme. Au nom de la couleur « Blanche », la traite négrière, le racisme. Au nom du père, de la mère et du fils, l’homophobie… Aujourd’hui au nom d’une silhouette fine, on fait valoir la grossophobie. Un mal du siècle actuel que Gabrielle Deydier a décidé de mettre en lumière en publiant « On ne naît pas grosse ».
Qu’est-ce que la grossophobie ?
C’est la stigmatisation, la discrimination des personnes en surpoids. Comme les « Nègres » qu’Hegel pensait paresseux, les grosses personnes sont considérées comme indolentes et pas que ! Elles sont aussi « bêtes » et « moins intelligentes » suivant les préjugés construits à leur endroit. On considère que c’est aussi parce que les personnes en surpoids ou obèses sont indisciplinées sur le plan alimentaire qu’elles payent le prix par cet excès du poids.
Qu’il s’agisse de la famille, des proches, des amis ou même des inconnus, les remarques humiliantes, déshumanisantes formulées à l’endroit des personnes en excès du poids sont nombreuses et fréquentes. Voilà pourquoi, Gabrielle Deydier auteure d’On ne naît pas grosse à décider d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur cette discrimination fréquente à l’égard des grosses personnes. « Je veux en parler pour que les pouvoirs publics s’emparent de la chose, que ça devienne une cause nationale au même titre que les autres discriminations, que les autres maladies ».
L’exclusion sociale des « grosses »
La réaction de Jamel Debouzze au cours de l’émission TPMC est assez révélatrice des considérations peu gratifiantes que l’on a des personnes en surpoids. Que le comédien pense qu’une grosse accusant Usher de lui avoir refilé un herpès génital soit traitée implicitement de menteuse, exprime simplement l’incapacité sociale que de nombreuses personnes leur attribuent à cause de leur physique.
Depuis l’école, du collège à l’université jusque dans la vie professionnelle, les personnes obèses sont victimes d’ostracisme. Sous-évaluées, désappréciées, elles doivent céder leur place aux personnes au physique filiforme même si elles sont moins intelligentes.