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L’improbable combinaison entre la broderie et l’impression 3D pour reconstruire les seins

 

Lauréat du Prix Théophile-Legrand qui récompense le projet textile jugé le plus innovant, original, utile et transférable au processus industriel, le projet MAT(T)ISSE ((Matrices textiles tridimensionnelles synthétiques pour autogreffe de tissus adipeux dédiées à la reconstitution tissulaire) propose une nouvelle disposition de reconstruction mammaire, qui utilise de la dentelle et une coque imprimée en 3D.

Menés par Julien Payen, de l’École Nationale Supérieure des Arts et Industries Textile (ENSAIT) de Lille et par Pierre-Marie Danze, chercheur au CHRU de Lille, ce projet a pour but de proposer une alternative aux deux méthodes de reconstruction mammaire existante.

C’est suite à une présentation, en Autriche, de l’Institut Hohenstein sur des fibres techniques à base de broderie pour faire de la croissance de cellules souches que l’idée leur est venue d’utiliser de la dentelle comme support de la graisse.

En cas de mastectomie, il existe deux techniques : la pose d’implants en silicone ou le lipofilling mammaire. Deux méthodes efficaces mais qui présentent certains inconvénients dont un coût encore trop élevé.

Les deux chercheurs ont donc inventé une bio-prothèse textile résorbable. L’objet sous forme de coque imprimée en 3D et d’une armature composé de dentelle favorise le développement des cellules du sein.

La fabrication additive de ces prothèses d’un nouveau genre permet de personnaliser les implants de rester fidèle à la morphologie des patientes et de leurs poitrines. Dès la pose de ces  bio-prothèses, les chirurgiens entame une opération classique de lipofilling pour prélever les tissus adipeux et les disposer sur les coques.

D’après Julien Payen : « L’idée est que les cellules graisseuses vont utiliser la dentelle comme support pour maintenir, multiplier les cellules mammaires et reformer la poitrine. »

 

Il faut 7 semaines pour que la coque se remplisse de tissus pour obtenir une poitrine entièrement reconstituée. La pose de ces implants est définitive est ne nécessite aucun changement.

Encore au stade de développement, le projet MAT(T)ISSE pourra apporter une réponse fiable à des milliers de femmes ayant subies une mastectomie après un cancer du sein. Pour cela il faudra encore attendre quelques années afin de perfectionner la méthode et réaliser les tests nécessaires.

Si l’intérêt médical est indéniable, c’est le monde de la chirurgie esthétique qui attend avec impatience le développement de cette innovation qui pourrait révolutionner la branche de l’augmentation mammaire. En effet chaque année la pose de prothèses mammaires est l’intervention la plus pratiquée dans le monde avec plus de deux millions d’interventions par an.